La FIDH, Transparency International et Transparency International France lancent un programme pilote de 3 ans pour lutter contre la corruption selon une approche fondée sur les droits humains.
La corruption est lourde de conséquences en ce qu’elle entraîne un coût économique et politique exorbitant et de profondes répercussions sur l’environnement et les droits humains. Elle accentue les inégalités et entretient la pauvreté : en effet, les personnes vulnérables et marginalisées en subissent les retombées de manière disproportionnée. Pourtant, bien loin de faiblir, la grande corruption – c’est-à-dire l’abus de pouvoir haut placé qui bénéficie à quelques-uns aux dépens de la majorité – est en progression et nuit fortement aux individus et à la société.
Quoique l’impact dévastateur de la corruption sur les droits humains est de plus en plus reconnu, les faits de corruption restent souvent impunis. Aussi, le mouvement de lutte contre la corruption et celui pour les droits humains convergent peu. Plutôt que de travailler en silos, ces deux mouvements peuvent faire de réels progrès en collaborant.
Dans cet esprit, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Transparency International et Transparency International France se sont associées afin de mettre en œuvre des stratégies visant à engager la responsabilité des Etats, des individus et des entreprises pour des faits de grande corruption. Le programme commun des trois organisations, intitulé « La lutte contre la grande corruption : un levier essentiel pour protéger les droits humains à l’échelle mondiale », bénéficie du généreux financement de l’Agence française de développement (AFD).
Outre la section française de Transparency International, d’autres sections nationales ainsi que des organisations membres de la FIDH dans 11 pays participent activement au programme. L’initiative rassemble ainsi 23 organisations de défense des droits humains et de lutte contre la corruption et facilite entre elles le dialogue, la collaboration et l’échange d’expertise.
L’une des pierres angulaires de la stratégie des organisations est l’élaboration d’un guide méthodologique et de plaidoyer fondé sur les droits humains pour documenter la grande corruption. Les chefs de file de la société civile seront formés à l’utilisation de ce guide dans leur pays ainsi qu’à la sensibilisation aux échelles nationale et internationale. Le programme prévoit aussi d’autres actions clés, telles que les actions en justice visant à poursuivre les faits de grande corruption et le plaidoyer pour une gouvernance mondiale renforcée en matière de corruption et de droits humains.
Face à la propagation des systèmes de grande corruption et à la captation, ou tentative de captation, par les élites kleptocratiques, la criminalité organisée et les entreprises, de parties de structures étatiques pour servir leurs propres intérêts, il est essentiel que les mouvements pour les droits humains et contre la corruption se mobilisent et unissent leurs forces pour réaliser des avancées tangibles dans la lutte contre la grande corruption et la prévention des atteintes aux droits humains qui y sont liées.
Figurent parmi les pays couverts par le projet la Colombie, la République démocratique du Congo, la République dominicaine, le Gabon, la Gambie, le Guatemala, la Guinée, le Pakistan et le Venezuela.