« Les droits de l’homme et la lutte contre la corruption sont intrinsèquement liés » | 3 Questions à Patricia Maneng’s, lauréate de l’initiative Marianne
Transparency France : Pouvez-vous vous présenter, nous parler de votre sélection au projet Initiative Marianne, du programme de formation et d’accompagnement que vous suivez et ce qui vous a amené à rencontrer notre équipe ?
Patricia Maneng’s : Je suis Patricia Maneng’s, militante des droits des femmes et des jeunes filles originaire du Cameroun, et fondatrice de l’association Girls Empowerment for Leadership Association (GELA). Sélectionnée comme lauréate de la promotion mixte de 2024 de l’Initiative Marianne, ce programme représente pour moi une occasion unique de renforcer mes capacités à travers un intense programme de formation en Gestion de projet, techniques de négociation, médiation et leadership, droit international, justice transitionnelle, plaidoyer, etc… ainsi qu’un accompagnement personnalisé de mon projet « EMPOWERCAM : Programme de reinsertion sociale, académique, économique et politique des femmes et jeunes filles victimes de violences sexuelles en zone de conflit ». Ce qui m’a particulièrement motivée à rencontrer votre équipe, c’est votre engagement envers la défense des droits et la justice sociale, des valeurs qui résonnent profondément avec mes aspirations pour un monde plus juste et équitable.
Transparency France : En quoi pensez-vous que les problématiques des droits de l’homme et les questions de lutte contre la corruption sont liés ?
Patricia Maneng’s : Les droits de l’homme et la lutte contre la corruption sont intrinsèquement liés car la corruption mine les institutions et compromet la capacité des gouvernements à protéger les droits fondamentaux de leurs citoyens. En travaillant sur le terrain, j’ai constaté que la corruption peut aggraver les inégalités sociales et économiques, entravant ainsi l’accès à l’éducation, à la santé et à la justice pour les plus vulnérables. Il est crucial de combattre la corruption pour garantir le respect des droits humains et promouvoir la transparence et la responsabilité à tous les niveaux de la société.
Transparency France : Vous travaillez spécifiquement sur l’accès à l’éducation pour les jeunes filles ainsi que l’inclusion des femmes au processus décisionnel politique. En quoi pensez-vous qu’il s’agisse d’un levier important pour faire progresser les droits humains ? Avez-vous pu trouver des passerelles entre vos travaux et les actions de Transparency France ?
Patricia Maneng’s : Effectivement, mon engagement principal avec GELA se concentre sur l’accès à l’éducation des jeunes filles et l’inclusion des femmes dans les processus décisionnels. Je crois fermement que l’éducation est un levier puissant pour l’émancipation des femmes et des filles, leur permettant de prendre part activement au développement de leur communauté et de leur pays. L’inclusion des femmes dans les processus politiques est également essentielle pour assurer une représentation équitable et une prise de décision inclusive, favorisant ainsi des politiques publiques plus justes et égalitaires.
J’admire le travail de Transparency International France en matière de transparence et de lutte contre la corruption en France et à l’international. Bien que mes actions se concentrent principalement sur le terrain en Afrique et au Cameroun particulier, nous partageons la même vision d’une gouvernance responsable et éthique. Nous pourrions explorer des synergies futures pour renforcer nos actions respectives et promouvoir des sociétés plus justes et équitables.