Transparency International France se porte partie civile dans le procès des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy 

Ce lundi 6 janvier 2025 s’ouvre le procès de l’affaire dite du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy. 

Pour la première fois, les trois associations disposant d’un agrément anticorruption en France – Transparency International France, Sherpa et Anticor – ont décidé de se constituer parties civiles et d’agir ensemble lors de ce procès. Cette coalition inédite s’explique par l’ampleur inédite des faits, qui révèle l’interpénétration des pratiques corruptives entre politique, diplomatie et intérêts économiques. Elle est aussi un rappel de l’importance de protéger l’agrément des associations de lutte contre la corruption et de l’étendre afin qu’il intègre le financement illicite de campagnes électorales au rang des infractions permettant aux associations anti-corruption de se constituer partie civile. 

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, ainsi que douze personnes dont trois de ses anciens ministres, Brice Hortefeux, Claude Guéant et Éric Woerth, seront jugées pour « corruption passive », « association de malfaiteurs », « recel de détournements de fonds publics libyens » et « financement illicite de campagne électorale ». 

C’est la première fois en France qu’autant de hauts responsables publics se retrouvent sur le banc des accusés dans un procès politico-financier d’une telle envergure.Ce qui est jugé à partir d’aujourd’hui, c’est le soupçon d’une démocratie corrompue par une dictature à des fins économiques et électorales, ainsi que les dysfonctionnements institutionnels qui ont pu y contribuer

Sara Brimbeuf, responsable du plaidoyer grande corruption et flux financiers illicites

Dès 2011, Transparency, en collaboration avec Sherpa, avait déjà dénoncé la nature problématique des relations commerciales entre la France et la Libye sous Kadhafi, en déposant plainte à l’encontre des membres du clan Kadhafi, afin de clarifier l’origine des biens qu’ils détenaient en France. 

Pour Transparency, cette affaire démontre aussi la vulnérabilité de nos institutions aux pratiques corruptives et doit donc déboucher sur des évolutions législatives pour que ce procès soit le premier et le dernier de cette ampleur en France. En particulier, Transparency défend, au-delà du renforcement des moyens des services d’enquête mobilisés contre la criminalité économique et financière, une réforme profonde du financement de la vie politique, un renforcement de l’encadrement des intermédiaires financiers, un contrôle accru du Parlement sur les exportations d’armes et un recul de l’opacité entourant les négociations commerciales en marge des déplacements officiels. 

Pour Transparency France, les citoyens sont les premières victimes du pacte de corruption présumé entre Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi.  Depuis plus de quinze ans, Transparency se bat pour que l’intérêt à agir des associations anti-corruption soit reconnu et respecté dans les affaires de corruption. Or, dans ce dossier cet intérêt à agir à maintes fois été attaqué par la défense, jusqu’à ce que la Cour de cassation reconnaisse en 2021 la recevabilité de Sherpa. Il était donc impératif pour notre organisation, non seulement de soutenir Sherpa, mais également de représenter les intérêts des citoyens dans ce procès historique.  

Ensemble, nous pouvons construire une société plus transparente et résiliente face aux atteintes à la démocratie et aux conséquences néfastes de la corruption. 
 

Pour plus d’informations:

Sara Brimbeuf – Responsable du plaidoyer grande corruption et flux financiers illicites – 06 10 28 83 02 – sara.brimbeuf@transparency-france.org

Geoffrey Livolsi – Responsable de la communication – 06 37 25 75 93 – geoffrey.livolsi@transparency-france.org

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