Transparency International a annoncé qu’à partir de lundi 17 mars 2025, notre chapitre vénézuélien opérera en exil. La menace croissante pesant sur les membres de Transparencia Venezuela, notre antenne locale, a rendu la situation trop dangereuse pour y rester. Cette décision difficile a été prise face à une escalade de la violence et de l’intimidation.
Lors des élections de 2024, des citoyens et des organisations de la société civile ont signalé des violences généralisées, des menaces, l’abus des ressources de l’État et des campagnes de désinformation pendant la période préélectorale et électorale au Venezuela, portant gravement atteinte aux droits de vote. En août 2024, l’Assemblée nationale du Venezuela a adopté une loi renforçant le contrôle du gouvernement sur les ONG, alimentant les inquiétudes croissantes quant à la répression des groupes d’opposition et de la société civile.
Depuis l’élection, le Venezuela connaît une répression continue, ainsi que des disparitions forcées et arbitraires d’activistes, de journalistes et de défenseurs des libertés fondamentales. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré qu’un climat de peur et de tension sociale empêchait la société civile d’accomplir son travail essentiel dans le pays.
Le départ de Transparency International du Venezuela intervient alors que le pays atteint des niveaux records de corruption publique, se classant 178e sur 180 pays dans le dernier indice de perception de la corruption, publié le mois dernier. C’est pourquoi Transparencia Venezuela poursuivra son travail en exil, exigeant des comptes du gouvernement et continuant à lutter contre la corruption, la répression et les atteintes aux libertés fondamentales au Venezuela.
Mercedes de Freitas, directrice exécutive de Transparencia Venezuela, a déclaré :
« Les valeurs et les projets de Transparencia Venezuela, dédiés à la bonne gouvernance, à la redevabilité, à l’accès à l’information et à la lutte contre la corruption, sont incompatibles avec les nouvelles lois vénézuéliennes qui criminalisent le travail des organisations indépendantes de la société civile. Nous continuerons à opérer en exil pour défendre nos ressources. Et nous continuerons à être la voix des Vénézuéliens contre la grande corruption et à dénoncer les réseaux criminels qui maintiennent le Venezuela parmi les pays les plus corrompus au monde. »
François Valérian, président de Transparency International, a ajouté :
« Transparencia Venezuela a été contrainte à l’exil par un régime dictatorial qui ne supporte pas que l’ampleur de son pillage soit révélée année après année, rapport après rapport. Le combat de Transparencia Venezuela est celui de notre mouvement mondial. »
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