
Depuis près de vingt ans, aucune élection présidentielle française n’a échappé à son lot de scandales politico-financiers. De l’affaire Bygmalion aux soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 – dont le délibéré sera rendu le 25 septembre –, ces affaires se répètent et alimentent la défiance citoyenne. Elles fragilisent la démocratie et donnent l’image d’un système politique vulnérable aux dérives.
Dans son rapport Financer la démocratie : le véritable enjeu de l’élection présidentielle, Transparency International France dresse un constat préoccupant : si la France dispose d’un cadre juridique robuste, il présente encore de nombreuses failles. La traçabilité des flux financiers entre partis et candidats reste insuffisante, les micro-partis servent trop souvent de véhicules de contournement et la coordination entre autorités de contrôle demeure lacunaire. À cela s’ajoutent de nouvelles pratiques électorales liées aux réseaux sociaux, aux prestataires numériques ou encore aux cabinets de conseil, qui échappent en partie aux règles actuelles.
Pour restaurer la confiance et protéger l’État de droit, Transparency formule plusieurs recommandations phares :
- Sceller un Pacte d’intégrité engageant tous les partis pour l’élection présidentielle de 2027 ;
- Publier en temps réel les dépenses des partis à destination des candidats pendant la campagne.
- Renforcer les pouvoirs de la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP) et créer une task-force interinstitutionnelle dédiée au contrôle de l’élection présidentielle ;
- Encadrer strictement le rôle des micro-partis et réduire l’usage des financements opaques, notamment en espèces.
Garantir l’intégrité du financement politique n’est pas seulement une question de bonne gouvernance : c’est une condition essentielle au fonctionnement démocratique. À l’heure où la France recule dans l’indice de perception de la corruption, et alors que de nouvelles échéances électorales approchent, elle doit saisir l’opportunité de montrer l’exemple.
En adoptant des mesures de transparence, de contrôle et de responsabilité, notre pays peut faire de la présidentielle de 2027 un moment de confiance retrouvée pour les citoyens – et un signal fort de son engagement à défendre la probité démocratique.