Transparence de la vie publique, lutte contre la corruption : quel bilan du quinquennat 2017-2022 ?

Transparence de la vie publique, lutte contre la corruption : quel bilan du quinquennat 2017-2022 ?

Que reste-t-il de la « République exemplaire » promise par le candidat Emmanuel Macron ? Transparency France dresse le bilan de cinq ans de réformes, mais aussi d’affaires, d’errements et de renoncements.

Entamée à l’ombre de « l’affaire Fillon » et inaugurée par des déclarations du président élu annonçant vouloir faire de la moralisation de la vie publique le socle son action, que reste-t-il de la présidence « exemplaire » promise par Emmanuel Macron durant sa campagne ? Transparency France fait le bilan du quinquennat en matière de probité et de lutte contre la corruption. Cinq années rythmées par les réformes, mais aussi par les affaires et la tentation de limiter les contre-pouvoirs. Un bilan finalement bien maigre, au regard des ambitions affichées, des attentes citoyennes et du coût de la corruption, révélé au rythme des leaks et des enquêtes de la presse d’investigation.

Durant sa campagne, le candidat Macron s’était engagé auprès de Transparency France en approuvant la grande majorité des 11 propositions visant à renforcer le renouvellement démocratique, la transparence de la vie publique et politique, la prévention des conflits d’intérêts et de la corruption. Cinq ans plus tard, un seul de ces onze engagements a été entièrement tenu, sept l’ont été partiellement tandis que trois d’entre eux (indépendance de la justice, contrôle des comptes de campagne et des partis politiques et limitation du nombre de mandats dans le temps) n’ont pas été traités au cours du quinquennat. Au regard de ces promesses, le bilan du chef de l’Etat parait bien mince.

Au-delà de ces engagements, l’examen attentif des réformes adoptées durant la législature qui s’achève le 24 février 2022 offre d’autres indicateurs de la volonté politique de lutter contre la corruption. Là encore, le bilan du quinquennat apparaît mitigé. Si des avancées certaines, comme le renforcement du contrôle des mobilités public / privé des décideurs publics, l’ouverture au public des registres sur les bénéficiaires effectifs des sociétés, la création d’un mécanisme de restitution des biens mal acquis ou l’adoption d’une loi ambitieuse de protection des lanceurs d’alerte ont été enregistrées, des reculs et des renoncements viennent tempérer le bilan de ces cinq ans d’exercice du pouvoir.

Comme dans bien d’autres pays, la crise sanitaire liée à la COVID 19 a fragilisé l’Etat de droit et réduit l’espace de débat démocratique en France. Un nombre important de décisions restreignant les libertés publiques ont été prises dans le cadre très restreint et très opaque du Conseil de défense sanitaire, sans réel débat parlementaire. Mais les atteintes au débat public et au rôle des contre-pouvoirs en France ne trouvent pas leur origine dans le seul contexte sanitaire mondial. La loi confortant “le respect des principes de la République”, votée à l’été 2021, contient des restrictions dangereuses pour la liberté d’association avec notamment la conditionnalité des subventions publiques au respect d’un critère flou de respect de « l’ordre public ». De la même manière, les attaques portées par l’exécutif contre le Parquet National Financier et l’association Anticor, ou encore le nombre important d’affaires d’atteintes à la probité touchant des membres de Gouvernement et, le maintien en fonction de plusieurs d’entre eux, pourtant mis en examen, illustrent bien mal l’ambition initiale de « la République exemplaire » promise lors de la campagne de 2017.

Autres signes du manque de volonté politique de l’exécutif sous ce quinquennat de faire de la transparence de la vie publique une priorité : le refus persistant d’une révision des dispositions de la loi Sapin II en matière de transparence du lobbying. Malgré un consensus toujours plus large sur la nécessaire révision du décret d’application concernant le répertoire des représentants d’intérêts afin qu’il reflète plus précisément les relations entre ces derniers et les décideurs publics, aucune amélioration n’a été apportée sur ce point au cours des cinq dernières années.

Cette appréciation du quinquennat en matière de transparence et de lutte contre la corruption se reflète par ailleurs dans le classement de la France dans l’Indice de Perception de la Corruption 2021 de Transparency International. Classée 22e sur 180 pays, la France n’a gagné qu’une place et n’a amélioré son score que d’un point pendant les 5 ans du mandat présidentiel. Un sursaut est nécessaire.

POUR ALLER PLUS LOIN

Présidentielle 2017 / Les engagements d’Emmanuel Macron sur
les 11 recommandations de Transparency France

Durant sa campagne, le candidat Macron s’était engagé auprès de Transparency France en approuvant la grande majorité des 11 propositions visant à renforcer le renouvellement démocratique, la transparence de la vie publique et politique, la prévention des conflits d’intérêts et de la corruption. Cinq ans plus tard, seul un de ces onze engagements a été entièrement tenu, sept l’ont été partiellement tandis que trois d’entre eux (indépendance de la justice, contrôle des comptes de campagne et des partis politiques et limitation du nombre de mandat dans le temps) n’ont pas été traités au cours du mandat.

NOS PROPOSITIONS POUR LA PRESIDENTIELLE 2017

  • Instaurer un droit de pétition national

Une plateforme en ligne permettra aux citoyens d’inscrire des questions ou des propositions à l’ordre du jour des Assemblées parlementaires. Les propositions validées pourront faire l’objet d’un suivi particulier avec un accompagnement juridique.

LES ENGAGEMENTS DU CANDIDAT MACRON

  • En partie favorable

Emmanuel Macron ne propose pas de mettre en place un droit de pétition national, car nous croyons davantage au renforcement de la représentativité des élus par la pratique et par un profond renouvellement de la classe politique.

La moitié des candidats investis par En Marche aux élections législatives seront ainsi issus de la société civile. Emmanuel Macron propose également plus de contrôle direct de l’activité parlementaire, par la mise en place de dispositifs innovants d’évaluation du travail législatif.

La question, légitime, de la démocratie directe sur certains sujets doit être posée. Toutefois, les difficultés opérationnelles de votre proposition (questions du nombre minimum de pétitionnaires, du contrôle de l’authenticité des signatures, mais aussi de la portée du débat parlementaire suscité) ainsi que les difficultés déjà rencontrées par le Parlement pour légiférer efficacement nous conduisent à prioriser d’autres formes de participation citoyenne

EVALUATION DE TRANSPARENCY FRANCE

  • Partiellement tenu

Pas de véritable progrès malgré la demande citoyenne toujours plus forte (Gilets jaunes) et des lacunes toujours plus évidentes (Référendum d’Initiative Partagée Aéroports de Paris). 

Un droit de pétition réformé à l’initiative des parlementaires, avec un certain succès. Néanmoins, aucune pétition n’a abouti à un texte législatif définitif pour l’instant.  

  • Promouvoir la consultation en ligne des citoyens et des parties prenantes sur les projets et propositions de loi préalablement à leur examen par le Parlement

Création d’une plateforme permettant aux acteurs concernés de soumettre directement leurs propositions d’amendements ou d’articles. Les critères retenus pour le dépouillement devront être transparents et publics.

  • Favorable

Emmanuel Macron s’engage à renforcer les consultations préalables ouvertes en ligne sur les textes législatifs et réglementaires, comme cela avait été fait lors du projet de loi pour une République numérique.

  • Partiellement tenu

Des initiatives fortes (Grand débat, Ségur de la santé, Etats généraux de l’alimentation…), mais des retombées mitigées.  

Sur les décrets des pratiques hétérogènes, conditions pas toujours transparentes. 

Des délais d’examens parlementaires resserrés qui rendent les consultations plus difficiles. 

  • Renforcer la transparence du lobbying

Elargir la définition des représentants d’intérêts à toutes les organisations qui cherchent à influer sur la décision publique, qu’elles soient publiques ou privées.

  • Favorable

C’est la direction imprimée par la loi Sapin 2, qui aura vocation à être pleinement transcrite dans les décrets d’application. Emmanuel Macron propose par ailleurs un encadrement strict des pratiques de lobbying en imposant un horaire et un lieu précis pour les réunions qui relèvent de ces pratiques au Parlement.

  • Non tenu

Un élargissement d’une part (chambres d’agriculture), mais un recul d’autre part (associations cultuelles). 

Deux reports successifs de l’extension au lobbying local qui aura lieu après la fin du quinquennat. 

  • Prévoir la publication et le contrôle mensuel des dépenses des candidats et des partis politiques en période d’élection présidentielle

Favoriser une forme de contrôle citoyen via la publication des comptes chaque mois sur le site internet de la CNCCFP. Permettre aux citoyens de signaler à la Commission, d’éventuelles incohérences.

  • En partie favorable

Emmanuel Macron est favorable à ce qu’un échange continu puisse avoir lieu entre les candidats à l’élection présidentielle et les autorités de contrôle, afin de sécuriser les choix de ces candidats sur la comptabilité de leur campagne. Emmanuel Macron salue à ce titre le travail effectué par la CNCCFP, et propose que cette dernière puisse délivrer des rescrits aux candidats permettant de contrôler en amont l’appréciation de la validité juridique d’une dépense et sa prise en compte dans les comptes de campagne. La question de la publication des comptes de campagne sur une base plus régulière et notamment mensuelle pose cependant un problème opérationnel et surtout stratégique : dévoiler publiquement les comptes de campagne revient à dévoiler une partie significative de la stratégie de campagne. En revanche, nous sommes favorables à ce que les échanges entre la CNCCFP et le candidat soient les plus nombreux possibles en amont de l’élection. Il importe que les comptes puissent être pleinement publiés et renseignés pour s’assurer de leur entière validité.

  • Non tenu

Des ajustements dans la loi confiance de 2017 : création du Médiateur du crédit, interdiction d’emprunter hors espace économique européen, encadrement des prêts accordés par des personnes physiques), mais aucune réelle réforme de fond sur le contrôle des comptes de campagnes des candidats à la présidentielle. 

Des propositions qui émergent dans le débat public (révision du seuil de 5% de remboursement, bons pour la démocratie, rescrit, banque de la démocratie) sans aucune traduction législative durant le quinquennat.  

  • Prévoir la publication des dépenses des parlementaires

Publication dans un format ouvert et standardisé, des données sur les dépenses réalisées avec les indemnités de représentation de frais de mandats perçues.

  • Favorable

Emmanuel Macron propose de basculer l’IRFM dans un régime de droit commun, où la transparence soit entièrement faite sur son utilisation. L’IRFM sera intégrée à l’indemnité parlementaire et, de ce fait, fiscalisée.

  • Partiellement tenu

Une réforme des frais de mandat et un contrôle instauré par la loi confiance de 2017 et des référentiels de dépenses élaborés par les assemblées. 

Aucune initiative de publication des dépenses néanmoins. 

  • Assurer l′indépendance des magistrats du Parquet à l’égard du pouvoir exécutif

Aligner les conditions de nomination des magistrats du parquet sur celles des magistrats du siège. Doter le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) de pouvoirs plus importants en matière de nomination des magistrats et de gestion de leur carrière.

  • Favorable

Oui. Emmanuel Macron propose que les règles de nomination des magistrats du Parquet soient alignées sur celles des magistrats du siège, avec un avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. Emmanuel Macron propose par ailleurs de consolider l’interdiction faite au ministre de la Justice de donner des instructions au parquet dans des affaires individuelles.

  • Non tenu

Aucune avancée durant le quinquennat à la suite de l’échec de la réforme institutionnelle de 2018. 

La nécessité de cette réforme a pourtant été rappelée par plusieurs acteurs tout au long du quinquennat (CEDH, OCDE, mission parlementaire indépendance de la justice, procureur général de la République…)

  • Inciter les grandes collectivités locales à mettre en place un plan de prévention de la corruption

Un code de conduite définissant les différents types de comportements à proscrire, accompagné d’engagements clairs dans la lutte contre les différentes formes de corruption de la part des responsables concernés. Un dispositif de formation destiné aux cadres et aux personnels les plus exposés aux risques de corruption et de trafic d’influence.

  • Favorable

Cela fait partie de la démarche de moralisation de la vie politique qu’il faut approfondir, y compris en responsabilisant les collectivités locales et en les dotant d’outil de prévention contre d’éventuels manquements à la probité en leur sein.

  • Partiellement tenu

Une dynamique enclenchée par le travail de contrôle et d’accompagnement de l’AFA, ainsi que par les libres initiatives de collectivités.  

Un manque de soutien de l’exécutif à l’AFA néanmoins, en contradiction avec l’engagement présidentiel. 

Un volontarisme qui a atteint ses limites aujourd’hui, l’AFA évoquant une « faible maturité » du secteur public local. 

  • Exiger un extrait de casier judiciaire (B2) de tout candidat à une élection au suffrage universel

Il s’agit de faire de la probité des candidats une condition d’aptitude à l’exercice d’un mandat électoral.

  • Favorable

Cela fait partie des engagements d’En Marche, qui se l’appliquera – sans attendre une évolution normative – pour ses candidats aux élections législatives.

  • Partiellement tenu

Abandonné pour des risques d’inconstitutionnalité malgré sa force symbolique, le casier vierge a été substitué par le renforcement de la peine d’inéligibilité.  

Désormais de plein droit, cette peine complémentaire est régulièrement prononcée par les magistrats pour des délits d’atteinte à la probité et a conduit à des démissions et impossibilités de se présenter, ce qui est positif.  

  • Vérifier la situation fiscale des ministres, hauts fonctionnaires et responsables publics nommés en Conseil des ministres préalablement à leur nomination

Afin que ce contrôle puisse être réalisé en amont, la Haute Autorité pourrait publier un avis rendu au Président et au premier ministre entre la décision de composition du futur gouvernement et le décret de nomination officielle. Cette mécanique applicable aux membres du gouvernement serait étendue aux hauts fonctionnaires et responsables publics nommés en Conseil des ministres.

  • En partie favorable

Comme cela est prévu depuis les lois de transparence de la vie publique, la HATVP est déjà chargée de contrôler les déclarations de patrimoine et d’intérêt des membres du gouvernement et des principaux responsables publics.

Emmanuel Macron est très attaché à cette procédure et propose qu’elle soit initiée immédiatement à l’entrée en fonction. En revanche, pour des questions opérationnelles (le délai d’une vérification fiscale en bonne et due forme étant long, notamment pour respecter une procédure contradictoire), il ne nous semble pas possible que ce « quitus fiscal » des ministres ou des hauts-fonctionnaires nommés en Conseil des ministres leur soit donné avant leur nomination. Il s’agit là d’une simple question de délai.

  • Partiellement tenu

La loi confiance de 2017 a donné un cadre légal à la pratique de la vérification de la situation fiscale des personnes pressenties pour rentrer au gouvernement. Elle est même allée au-delà de nos recommandations en prévoyant également un contrôle de leurs potentiels conflits d’intérêts. 

La vérification fiscale a aussi été étendue aux parlementaires en début de mandat. 

Une lacune subsiste car le contrôle n’a pas été étendu à tous les responsables publics nommés en Conseil des ministres.  

  • Faire pleinement appliquer dès 2017 la loi sur le non-cumul entre un mandat national et un mandat exécutif local

  • Favorable

La loi interdit à partir de mi-2017 le cumul d’un mandat de parlementaire avec un mandat de chef ou d’adjoint d’exécutif local. Elle doit être pleinement respectée. 

  • Tenu

La loi sur le non-cumul des mandats a été pleinement appliquée durant ce quinquennat. 

Plusieurs prises de parole et tentatives législatives de remise en cause partielle ont  été régulièrement avancées, sans succès pour l’instant.   

  • Limiter dans le temps le cumul des mandats électifs à 3 mandats successifs

Il convient de limiter la possibilité pour un élu de monopoliser le même mandat pendant une période anormalement longue, évitant par là même tout risque de dérives clientélistes. Nous proposons ainsi de limiter à trois le nombre de mandats identiques successifs pour tout mandat national ou local.

  • Favorable

Emmanuel Macron souhaite instaurer un non-cumul des mandats dans le temps pour les mandats nationaux. La limite de 3 mandats successifs sera ainsi mise en place pour les parlementaires.

  • Non tenu

La limitation du cumul dans le temps était incluse dans le projet de réforme institutionnel, avec quelques limites importantes néanmoins. 

Depuis l’échec de cette réforme, cette mesure n’a jamais été reprise.  

Au-delà de ces engagements, l’examen attentif des réformes et signaux politiques envoyés durant le mandat, offre d’autres indicateurs de la volonté politique de renforcer la transparence de la vie publique, la prévention et la sanction de la corruption ainsi que l’exemplarité de la vie politique. Là encore, le bilan du quinquennat apparaît mitigé. Si des avancées certaines, comme le renforcement du contrôle des mobilités public / privé des décideurs publics, l’ouverture au public des registres sur les bénéficiaires effectifs des sociétés ou la création d’un mécanisme de restitution exemplaire des biens mal acquis ont été enregistrées, des renoncements ou de bien mauvais signaux envoyés aux citoyens pendant ces 5 ans d’exercice du pouvoir viennent tempérer ce bilan.

DOMAINES

  • Etat de droit

FAITS MARQUANTS

  • Faits marquants

  • Conseils de défense 
  • Recours aux ordonnances 
  • Loi principes républicains 
  • Diverses lois d’urgence covid 
  • Loi ASAP 

APPRECIATION DE TRANSPARENCY FRANCE

  • Inquiétant

Le recours renforcé aux conseils de défense et aux ordonnances lors de la crise sanitaire a constitué une remise en cause des principes de transparence et de redevabilité.  

L’assouplissement des normes, notamment avec la hausse du seuil d’appel d’offre des marchés publics ou l’assouplissement du délit de prise illégale d’intérêts, ont affaibli des garde-fous précieux.

Le renforcement du contrôle exercé par l’exécutif sur les associations, et la procédure anormalement longue de renouvellement de l’agrément d’Anticor, ont envoyé un signal inquiétant à la société civile.  

  • Exemplarité du Gouvernement et du Parlement

  • Faits marquants

  • Départs de François Bayrou, Marielle de Sarnez, Sylvie Goulard, Jean-Paul Delevoye, François de Rugy, Laura Flessel 
  • Maintien en poste d’Eric Dupont-Moretti ou d’Alain Griset malgré une mise en examen 
  • Manque de cohérence

Un quinquennat émaillé par des affaires au niveau du gouvernement malgré des promesses fortes d’exemplarité en début de mandat. Une rupture en fin de quinquennat de la jurisprudence Bérégovoy-Balladur de démission en cas de mise en examen. 

Pas d’équivalent au choc de “l’affaire Cahuzac”, et quelques affaires qui ont émergé justement grâce aux exigences accrues de transparence et contrôle mises en œuvre depuis ce quinquennat. 

Quelques réels progrès déontologiques au Parlement mais pas de réforme de fond. 

  • Protection des lanceurs d′alerte

  • Faits marquants

  • Vote de la Loi Alerte transposant la directive européenne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union
  • En bonne voie

  • Une transposition tardive de la directive européenne sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union, qui aura fait l’objet d’âpres discussions et revirements lors des lectures parlementaires.
  • Une protection des lanceurs d’alerte en net progrès finalement, du fait notamment de la suppression de l’obligation de signaler d’abord en interne, de la reconnaissance du rôle des « facilitateurs » ou encore du soutien financier qui peut être accordé.
  • Justice financière

  • Faits marquants

  • Loi relative à la lutte contre la fraude.
  • Loi confiance dans l’institution judiciaire 
  • Manque de cohérence

Quelques progrès avec la suppression du verrou de Bercy et les condamnations ou conventions obtenues par le PNF. 

Néanmoins, des moyens humains et financiers pour la justice et les services d’enquêtes qui restent insuffisants, tout comme les moyens d’action quant à la détection et la poursuite bousculés. 

Une remise en cause inquiétante de la légitimité du PNF. 

  • Secteur privé

  • Faits marquants

  • Mise en œuvre de la loi Sapin II (plans de préventions de la corruption et Convention Judiciaire d’Intérêt Public (CJIP))
  • Manque de cohérence

Une mise en œuvre des mesures de largement enclenchée dans le secteur privé, mais quelques points lacunaires qui subsistent (culture de l’alerte, engagement du top-management, suivi des effets…) 

Une CJIP qui a fait la preuve de son efficacité et dont l’équilibre doit être préservé. 

  • Mobilités public / privé

  • Faits marquants

  • Loi de transformation de la fonction publique

 

  • En bonne voie

Le cadre ancien géré par la Commission de Déontologique de la Fonction publique (CDFP) était dysfonctionnel et il a été réformé dans le bon sens.

Des progrès restent possibles en matière de publicité des avis et de suivi du respect des avis de la HATVP, et un angle mort concernant la reconversion des parlementaires. 

  • Droit d’accès aux documents et jeux de données administratifs

  • Faits marquants

  • Mise en œuvre de la loi pour une république numérique 
  • Circulaire relative à la politique publique de la donnée, des algorithmes et des codes sources 
  • Manque de cohérence

La France est bien classée à l’international en matière d’open data et une volonté politique s’est manifestée. Des marges de progrès importantes subsistent dans le secteur public local. 

Le cadre légal sur l’accès aux documents administratifs est encore trop peu respecté et les procédures trop longues. Peu de progrès significatifs ont été observés. 

  • Biens mal acquis

  • En bonne voie

Les premiers jalons d’un mécanisme de restitution des biens mal acquis ont été posés dans le cadre de la loi développement solidaire et lutte contre les inégalités mondiales en 2021. Un programme budgétaire dédié figure en loi de finances 2022. 

Ce dispositif doit permettre que les avoirs confisqués dans les affaires de type « Biens Mal Acquis » soient restitués au bénéfice des populations dans les pays d’origine, dans le respect des principes de transparence, de redevabilité et d’inclusion de la société civile.)  

  • Transparence fiscale des multinationales

  • Faits marquants

  • Adoption d’une directive européenne reporting pays-par-pays public” incomplète et inefficace.
  • Inquiétant

Au printemps 2021, les institutions de l’Union européenne, cédant à la position de certains Etats Membres dont la France, ont manqué l’opportunité de voter une avancée majeure contre l’évasion fiscale des multinationales en adoptant une directive “reporting pays-par-pays public” incomplète et inefficace. 

Faute de couverture géographique complète qui empêchera d’analyser les données et de suivre les montages d’évasion fiscale, cette directive ne permettra pas de lutter contre l’évasion fiscale des multinationales. 

  • Lutte contre le blanchiment

  • Faits marquants

  • Création (2017) puis ouverture (2021) du registre des bénéficiaires effectifs
  • En bonne voie

La France a marqué un pas significatif dans la lutte contre le blanchiment d’argent en 2017, en créant d’abord un registre centralisé sur les bénéficiaires effectifs des sociétés, transposant une directive européenne adoptée au lendemain du scandale des Panama Papers 

Ce registre a été ouvert au public en 2021, confiant un rôle clé à la société civile dans la prévention du blanchiment de capitaux en lui permettant d’exercer un contrôle accru sur les informations contenues dans les registres sur les bénéficiaires effectifs