Chaque année, des millions de tonnes de poissons sont extraites des océans sans aucun contrôle. Cette pêche illégale, non déclarée et non réglementée – qu’on appelle pêche INN – représente près de 15 % de la pêche mondiale. Un chiffre vertigineux, qui en dit long sur l’ampleur du pillage silencieux de nos mers.
Mais au-delà de l’impact environnemental, c’est un système d’impunité organisé qui se cache derrière ces pratiques : fraude généralisée, travail forcé, traite d’êtres humains, blanchiment et évasion fiscale. Et au cœur de cette impunité : l’opacité sur les propriétaires réels des navires de pêche.
🔍 Un labyrinthe d’écrans pour masquer les vrais responsables
À l’heure actuelle, il n’existe aucune obligation internationale d’immatriculer un navire de pêche avec une traçabilité fiable de sa propriété. Un même bateau peut être lié à jusqu’à cinq entreprises différentes, souvent enregistrées dans des juridictions opaques, grâce à des montages de sociétés écrans.
Résultat : lorsque des infractions sont commises — surexploitation, pêche en zone interdite, traitement inhumain des équipages — les véritables propriétaires restent intouchables.

🌊 Un rendez-vous crucial pour la planète : la Conférence de l’ONU à Nice
Du 9 au 13 juin 2025, la Conférence des Nations Unies sur l’Océan se tiendra à Nice. Ce sommet mondial représente une opportunité historique pour exiger que les États adoptent des règles de transparence sur la propriété réelle des navires.
Nous appelons les autorités françaises et internationales à s’engager publiquement en faveur de cette transparence indispensable.
✊ Protéger les océans, c’est aussi défendre les droits humains
La pêche illégale n’est pas qu’un crime contre la biodiversité. Elle est aussi le terrain de violations massives des droits humains : travail forcé, esclavage moderne, violences sur les bateaux.
Exiger la transparence, ce n’est pas seulement protéger les océans. C’est aussi protéger les marins, défendre les droits, et restaurer la justice là où règne aujourd’hui l’opacité.