[Portrait] Marie-Noëlle Gibon, bénévole engagée au près de Transparency France
Marie-Noëlle Gibon coordonne, en tant que bénévole, le programme de formation dans l’enseignement supérieur. Elle nous explique sa mission, son engagement en faveur de la lutte contre la corruption.
Comment avez-vous rejoint Transparency France ?
Après plus de quarante ans passés au sein de groupes européens et internationaux dans des fonctions de responsable marketing / commercial et de responsable informatique, et à peine après avoir franchi la porte indiquant « EXIT », un appel à bénévole, a retenu toute mon attention : animer une équipe de formateurs, coordonner les actions auprès des établissements, contribuer au développement des programmes, enseigner soi-même. Comment résister à cet appel quand on a déjà eu le bonheur de se plier à cet exercice : transmettre !
Quels sont les thèmes sur lesquels vous intervenez auprès des étudiants ?
Au cœur de notre enseignement, quatre thématiques : la gestion des conflits d’intérêts, les bonnes pratiques du lobbying, la lutte contre la corruption, l’alerte éthique. Quatre thématiques qui s’abreuvent à la source de la transparence , de l’intégrité et de la probité. Et quand la source se tarit, le pire est certain.
Selon vous, à quels enjeux répondent ces formations ?
L’éventail des pratiques en usage dans le monde des affaires qui leurs sont enseignées (des pires aux meilleures ) leur permettra d’entrer dans le monde du travail en étant capable de qualifier celles de l’organisation qui les accueillent. Faute de quoi, le risque est que, par ignorance, ils reproduisent les comportements observés autour d’eux. Sans se poser de question.
Quelles sont les filières concernées ? Pensez-vous que tous les étudiants devraient être sensibilisés ?
Nous intervenons dans diverses filières : métiers de la représentation, métiers de la coopération internationale, mais aussi les filières Audit et Comptabilité, Sciences politiques, Politiques publiques, etc. Cette grande diversité est liée aux thématiques enseignées : la gestion d’un conflit d’intérêts, le déclenchement d’une alerte éthique relèvent de la sphère du comportement individuel face à une prise de décision : chacun est concerné et tous nous sommes confrontés un jour ou l’autre à ces problématiques. Un conflit d’intérêts mal traité, un mauvaise usage de son pouvoir d’influence peuvent finir en une affaire de corruption. Et si certaines fonctions, si certains secteurs d’activité sont plus exposés que d’autres aux malfaçons qui tournent en délit, une sensibilisation de tous les étudiants au titre des «soft competencies » à développer est indispensable.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de vous engager auprès de Transparency France ?
Le combat mené par Transparency pour plus de transparence et d’intégrité dans la sphère publique comme dans la sphère privée, c’est aussi est le mien. Et l’action par le plaidoyer pour défendre ses convictions est une forme d’engagement qui me convient. Quand le fond et la forme s’accordent…