COMMUNIQUÉ | Transparency France déplore l’absence des mots « lutte contre la corruption », « éthique » et « déontologie » du discours sur l’Europe du Président de la République
Paris, jeudi 25 avril 2024
Le Président de la République prononçait aujourd’hui son deuxième grand discours sur l’Europe. Comme en 2017, cette prise de parole devait tracer les grandes orientations européennes de la France pour les années à venir. Une vision, voire un programme, partagée à six semaines des élections européennes du 9 juin. Ce discours aurait pu être l’occasion pour la France d’inscrire la lutte contre la corruption parmi les grandes orientations européennes de la France pour les cinq prochaines années. Il n’en a rien été.
Si le Président de la République a bien alerté sur les risques « d’ingérence » et de propagande, plaçant la lutte contre la criminalité organisée, le trafic de drogue, le terrorisme et l’immigration comme des menaces pour la souveraineté européenne, les mots « lutte contre la corruption », « éthique » et « déontologie » n’ont pas été prononcés.
Alors que selon l’OCDE le coût de la corruption dépasse 5% du PIB mondial, prive les budgets nationaux de recettes fiscales à hauteur de plusieurs points de PIB et renchérit les coûts d’exploitation des entreprises de 10%.
Alors que la vulnérabilité des institutions européennes face à la corruption, révélée il y a plus d’un an par le scandale du « Qatargate », continue de se révéler aux citoyens.
Alors que l’organe éthique proposé par la Commission Européenne pour répondre à ce scandale n’est pour le moment qu’une simple ébauche incapable d’assurer la transparence et l’intégrité au sein de l’ensemble des institutions européennes.
Alors que la position de la France sur la future directive « corruption » proposée par la commission est attendue par ses partenaires européens.
Pour Patrick Lefas, président de Transparency International France : « Tenir la promesse d’une Europe plus sûre, plus puissante, plus juste et plus efficace, c’est aussi mettre au cœur de la prochaine législature une politique ambitieuse de lutte contre la corruption, les flux financiers illicites, les biens mal acquis et toutes les autres manquements à la probité. C’est l’ambition que nous voulons porter au travers du Manifeste pour une Europe plus transparente, plus intègre et mieux armée contre la corruption et ses huit propositions sur lesquels nous interpellons les têtes de liste qui se présentent aux suffrages des électeurs ».
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