« Up to the Task ? », le rapport de Transparency International qui révèle les insuffisances des dispositifs anti-blanchiment des pays qui mettent en œuvre des sanctions contre les proches de Vladimir Poutine
Les pays qui ont adopté des sanctions contre les proches de Vladimir Poutine ne disposent pas des moyens et outils nécessaires pour geler, saisir, voire confisquer les avoirs illicites détenus par ces « oligarques » sur leurs territoires. C’est ce que révèle le rapport « Up to the task ? » (A la hauteur de la mission ?) publié aujourd’hui par Transparency International.
L’analyse comparée porte sur huit pays (Australie, Canada, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et États-Unis). Elle révèle que la mise en œuvre tardive et insuffisante des principales mesures de transparence – lacunes dont les cleptocrates ont abusé pendant des décennies – risque désormais de permettre à certaines élites d’échapper aux mesures de sanction. Le rapport montre également que l’absence ou la faiblesse de la supervision des intermédiaires du secteur privé et le manque de moyens mis à la disposition des cellules de renseignement financier et des autorités d’enquête et de poursuite, facilitent la tâche des cleptocrates pour maintenir leurs avoirs hors de portée des autorités. Un constat valable pour l’ensemble des pays couverts par le rapport, France comprise.
Ce bilan fait écho au dernier Rapport d’évaluation du Groupe d’Action Financière (GAFI), qui souligne que si le dispositif français de lutte anti-blanchiment est l’un des plus efficaces au monde, il souffre toutefois d’insuffisances, voire de défaillances, dans la mise en œuvre des obligations déclaratives et dans la supervision des professionnels impliqués dans les transactions immobilières.
Loin de se limiter à un simple constat, le rapport « Up to the task ? » formule cinq recommandations aux gouvernements qui se sont engagés à geler et à saisir les richesses acquises de manière illégale afin de s’assurer que les mesures à l’encontre des blanchisseurs d’argent issu de la corruption – originaires de Russie ou d’ailleurs – soient réellement dissuasives.